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ÉCONOMISTE

tion est presque invariablement poli, délicat, réservé dans son langage. L’esprit et le ton qui président à la rédaction d’un journal exercent une influence étonnante sur l’éducation du peuple et la moralité publique. Tel journal, tel abonné. On pourrait, au moyen des journaux, renouveler en peu d’années, la face d’un pays. »

Je pus voir de mes yeux, durant cette courte promenade, de quelle estime Jean Rivard était entouré. Tous ceux que nous rencontrions le saluaient respectueusement en ôtant leurs chapeaux. Quelques-uns l’arrêtèrent en passant pour lui demander quelque conseil. À la manière dont ils lui parlaient, je voyais qu’ils le considéraient tous comme leur meilleur ami. « Nous sommes rendus, me dit-il, à l’un des points les plus intéressants de notre itinéraire ; nous voici au presbytère, et nous allons entrer un instant faire visite à notre ami monsieur le curé. »


VI



visite à monsieur le curé — dissertations économiques.


M. Doucet était à la sacristie, occupé à faire un baptême. En l’attendant, Jean Rivard m’emmena faire un tour dans le jardin de son ami. Ce jardin s’étendait en arrière à l’ouest du presbytère, lequel semblait être ainsi au milieu des fleurs et des fruits. Le presbytère était une modeste maison en bois, à un seul étage, avec mansardes, mais assez spacieuse, et divisée commodément.

Un large perron s’étendait sur le devant, abrité du