ment as-tu donc eu ce livre, Julien ? demanda M. Gertal.
Quand Julien eut raconté son histoire, M. Gertal l’approuva fort de s’être montré scrupuleusement honnête et consciencieux : — Être consciencieux, lui dit-il, c’est le moyen d’avoir le cœur content, et c’est aussi le secret pour se faire estimer et aimer de tout le monde.
On quitta Mâcon de grand matin, et chemin faisant nos trois amis, de la voiture même, assistèrent aux travaux de vendange. Sur le flanc des collines on ne voyait que vendangeurs et vendangeuses allant et venant, la hotte pleine de raisin. Tout ce monde avait l’air réjoui, car la récolte était abondante, et les raisins de belle qualité.
Ailleurs, on apercevait de grandes cuves où les vignerons piétinaient le raisin qu’on venait de cueillir. Ils dansaient gaiement en foulant les grappes ; et parfois même un violon, pour les animer au travail, leur jouait des airs.
— Voyez-vous ces hommes ? dit M. Gertal ; ils sont en train de faire ce qu’on nomme le foulage des raisins. Ils laisseront ensuite tout ce jus fermenter pendant plusieurs jours. Puis on le tirera par le fond des cuves pour le faire couler dans des tonneaux. Alors il sera devenu clair. Ce