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Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/106

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sera le vin doux. En as-tu jamais bu, du vin doux, Julien ?

— Oui, monsieur, c’est bien sucré.

— C’est sucré sans doute, mais moins sain que le vin fait ; et plus le vin est vieux, meilleur il est.

— Monsieur Gertal, est-ce que partout on écrase ainsi le raisin avec les pieds pour faire le vin ?

— Non, mon ami ; il y a d’autres endroits où on se sert d’un fouloir, ce qui vaut mieux.

Pendant qu’on causait, le chemin s’allongeait sous les pas de Pierrot, mais on ne voyait toujours devant soi que des collines et encore des collines, toutes chargées de vignes.

— Comment se nomment donc ces collines-là ? demanda Julien en montrant du doigt les nombreuses côtes qui ondulaient au soleil levant.

— Ce sont les monts du Charolais ; ils se continuent tout chargés de raisins à travers la Bourgogne. Un peu plus haut, ils prennent le nom de côte d’Or. Devines-tu pourquoi ?

Julien réfléchit.

LA BOURGOGNE. — Cette riche province se trouve arrosée à la fois par le Rhône, la Saône, la Seine et la Loire. On y a élevé de nos jours de nombreuses usines y compris celle du Creuzot. La plus grande ville de la Bourgogne est Dijon, 71,300 hab., qui est entourée de crus de vins célèbres. Auxerre (18.900 hab.) et Mâcon (18.900 hab.) font aussi un grand commerce de vins.


— Je crois bien que oui, fit-il en parcourant des yeux la campagne ensoleillée ; regardez, monsieur Gertal, ces côtes couvertes de vignes : elles ont sous ce beau soleil la couleur de l’or, à cause de leurs feuillages jaunis par l’automne.

— C’est vrai, petit Julien ; mais ne penses-tu pas aussi que toutes ces hottes pleines de raisin sont une fortune, et que