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à Lyon pour plus de 500 millions de francs de soieries. Du reste, le travail de la soie n’est pas le seul à occuper les Lyonnais. Ils tiennent encore un beau rang dans cent autres industries.

— Monsieur Gertal, j’ai vu sur une place, en faisant ma commission, la statue d’un grand homme, et on m’a dit que c’était celle de Jacquard, un ouvrier de Lyon. Je vais ouvrir encore mon livre pour voir si on y a mis ce grand homme-là.

Julien feuilleta son livre et ne tarda pas à voir la vie de Jacquard. — Le voilà tout justement ! Eh bien, je la lirai quand nous aurons quitté Lyon et que nous serons en voiture sans avoir rien à faire ; car à présent nous avons trop à travailler pour y songer.

— Tu as raison, Julien, il faut que chaque occupation vienne à sa place. L’ordre dans les occupations et dans le travail est encore plus beau que l’ordre dans nos vêtements et dans notre extérieur.

M. Gertal se leva de table, car tout en causant on avait bien dîné. — Il faut se remettre au travail, dit-il ; il est l’heure. Retournons à notre étalage et venons retrouver André.



LXIV. — Le petit étalage d’André et de Julien à Lyon. — Bénéfices du commerce. — L’activité et l’économie, premières qualités de tout travailleur.


Etre actif, c’est économiser le temps.


C’était plaisir de voir avec quel soin nos trois amis arrangeaient chaque jour, sur une des places de Lyon les plus fréquentées, leur petit étalage de marchandises.

Il y en avait là pour tous les goûts. Dans un coin, c’étaient les beaux fruits de l’Auvergne, les pâtes et vermicelles fins de Clermont : dans un autre, l’excellente coutellerie achetée à Thiers s’étalait reluisante ; puis, au-dessus, les dentelles d’Auvergne se déployaient en draperies ornementales, à côté des bas au métier achetés dans le Jura. Enfin, sous une vitrine à cet usage, brillaient dans tout leur éclat quelques montres de Besançon avec chaînes et breloques, et des boucles d’oreilles fabriquées en Franche-Comté ; puis des objets sculptés dans les montagnes du Jura, anneaux de serviettes, tabatières, peignes et autres, complétaient l’assortiment.

André debout à un coin, M. Gertal à l’autre, s’occupaient