Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/159

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Manchester en Angleterre lui offrit même dans ce but beaucoup d’argent ; mais Jacquard, voulant conserver toutes ses forces et tout son travail pour sa patrie bien-aimée, refusa.

La ville de Lyon, reconnaissante envers cet homme qui a fait sa prospérité, lui a élevé une statue sur une de ses places.


II.   Parmi les hommes célèbres que Lyon a produits, on peut citer encore BERNARD DE JUSSIEU, né dans les dernières années du dix-septième siècle. Il s’adonna à l’étude des plantes ; cette étude s’appelle la botanique. C’est Bernard de Jussieu qui trouva le moyen de bien classer les milliers de plantes que produit la nature, de les distinguer les unes des autres et de savoir les reconnaître. Il avait tant travaillé que, sur la fin de sa vie, il devint presque aveugle ; il ne pouvait plus ni lire, ni écrire, ni surtout distinguer ses chères plantes ; mais son neveu, auquel il avait communiqué son savoir, l’aida de ses yeux et de son intelligence : le neveu voyait à la place de l’oncle, et il lui disait tout ce qu’il voyait. L’œuvre de Jussieu put donc être continuée, et ne fut pas même interrompue par sa mort.

LE CÈDRE DU JARDIN DES PLANTES. — Le cèdre est célèbre depuis les temps les plus reculés par la beauté et l’incorruptibilité de son bois. C’est en bois de cèdre que Salomon fit construire les lambris du temple de Jérusalem. Jadis le cèdre couvrait les hautes montagnes du Liban. Le premier cèdre planté en France fut apporté en 1734 au Jardin des Plantes de Paris par Jussieu.


Ainsi, dans une famille unie, chaque membre aide les autres et les remplace au besoin dans leur travail.

Quand on se promène à Paris, au Jardin des Plantes, on voit un grand arbre, un magnifique cèdre, qui rappelle Bernard de Jussieu. C’est, en effet, ce dernier qui l’a rapporté dans son chapeau et planté en cet endroit, alors que le grand arbre n’était encore qu’une petite plante.



LXVI. — Une ville nouvelle au milieu des mines de houille : Saint-Étienne. — Ses manufactures d’armes et de rubans. — La trempe de l’acier.


Les richesses d’un pays ne sont pas seulement à la surface de son sol : il y en a d’incalculables enfouies dans la terre et que la pioche du mineur en retire.


Après avoir traversé un joli pays, verdoyant et bien cultivé, nos voyageurs virent de loin monter dans le ciel un