Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/160

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grand nuage de fumée. En approchant, Julien distingua bientôt de hautes cheminées qui s’élevaient dans les airs à une soixantaine de mètres. — Oh ! dit Julien, on dirait que nous revenons au Creusot, mais c’est bien plus grand encore. Combien voilà de cheminées !

— C’est Saint-Étienne, dit M. Gertal. Et Saint-Étienne a en effet plus d’un rapport avec le Creusot, car, là aussi, on travaille le fer, l’acier ; on y fait la plus grande partie des outils de toute sorte qui servent aux différents métiers.

— Je me souviens, dit André, que l’enclume sur laquelle je travaillais portait la marque de Saint-Étienne.

— Toutes ces usines-là, mes amis, ne sont pas aussi vieilles que moi. Parmi les grandes villes de la France, Saint-Étienne est la plus récente. Il y a cent ans c’était plutôt un bourg qu’une ville, car elle n’avait que six mille habitants ; aujourd’hui elle en a cent quarante-six mille.

— Vraiment, monsieur Gertal ? et quand vous l’avez vue pour la première fois, elle n’était point comme à présent ?

VUE DE SAINT-ÉTIENNE. — C’est après Lyon la plus grande ville du Lyonnais. Autrefois sous-préfecture, elle est devenue le chef-lieu du département de la Loire. C’est aux environs de cette ville que le premier des chemins de fer français a été construit par l’ingénieur Séguin. Aujourd’hui Saint-Étienne a trois lignes de chemins de fer pour desservir son industrie, et compte 146.000 habitants.


— Non certes, petit Julien ; et je suis sûr que cette année encore je vais y voir bien des maisons nouvelles, des rues tout entières que je ne connaissais point.

— Mais pourquoi Saint-Étienne s’agrandit-il comme cela ?

— Vois-tu, mon ami, ce qui fait la prospérité de cette ville, c’est qu’elle est tout entourée de mines de houille. Ces mines lui donnent du charbon tant qu’elle en veut pour faire marcher ses machines.