Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/191

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pompait de l’eau. — Quoi ! dit Julien, il y a une pompe ici comme dans une cour.

— Certes oui, dit le marin : nous avons dans le fond du navire un réservoir d’eau douce : comment ferions-nous sans eau bonne à boire pendant une traversée qui dure trois mois ?… Voulez-vous voir à présent notre étable ?

— Votre étable ! répondit Julien avec étonnement.

— Mais oui, dit le marin, en montrant des espèces de grandes cages d’une propreté exquise, dans lesquelles il y avait une vache, des veaux et des moutons. Voici un agneau qui est à bord du navire ; c’est le favori du capitaine : on le laisse de temps en temps se promener en liberté sur le pont. À côté, voilà les poules qui nous donnent de bons œufs frais pour les malades.

Cabines de passagers à bord d’un navire. — Les cabines des passagers sont si basses d’étage, qu’on touche presque le plafond de la tête ; ordinairement on met plusieurs lits l’un sur l’autre pour ménager mieux la place. Les petites fenêtres sont protégées par des serrures solides, afin qu’on puisse les fermer hermétiquement pendant les tempêtes, car sans cette précaution les vagues jailliraient dans les cabines.


Julien n’en pouvait croire ses yeux. Ce qui le surprenait le plus, c’était l’ordre admirable et la propreté qui régnaient à bord.

— Songez donc, mon petit, dit le marin, que sans la propreté il n’y a de santé pour personne, surtout pour le matelot.

Après avoir visité le pont, on descendit par un escalier en bois à l’étage inférieur. — Je vais vous montrer, dit le marin, les chambres ou cabines où couchent les passagers.

Il ouvrit une des portes, et Julien vit une chambrette fort propre avec une table, des chaises, des fauteuils. Pour ménager la place, plusieurs petits lits étaient placés les uns au-dessus des autres.

— Quand on veut monter dans le second lit, dit le marin, on prend une chaise, et on se trouve au-dessus de son voisin.