tègent, devant les murailles qui s’avancent en mer pour le défendre contre la violence des vagues. Enfin on vit s’ouvrir l’horizon sans limite de la pleine mer, qui semblait dans le lointain se confondre avec le ciel. Julien ne pouvait se lasser de regarder cette grande nappe bleue sur laquelle le bateau bondissait si légèrement ; le vent enflait les voiles et on marchait vite. André observait la manœuvre avec attention pour apprendre ce qu’il y avait à faire. La mer était bonne, et les deux jeunes Lorrains n’éprouvèrent pas le mal de mer, ce malaise suivi de vomissements dont sont pris souvent ceux qui vont sur mer sans y être habitués.
Le long du chemin le patron et les deux hommes d’équipage, lorsqu’ils se trouvaient à portée de Julien, lui adressaient la parole et lui montraient les divers points de la côte.
Du bateau, on put apercevoir longtemps la ville de Marseille, dont les innombrables maisons se pressaient au bord de la mer, le clocher de Notre-Dame de la Garde surmonté d’une statue colossale qui brillait de loin au soleil, enfin la ceinture de hautes collines qui s’élevaient de chaque côté de la ville, baignant leur pied jusque dans la mer.
— Comme elle est belle, cette côte de Provence ! dit Julien. Elle est toute découpée en caps arrondis. Comment donc