Il alla proposer ses plans au grand homme qui était alors ministre, Colbert, dont on vous parlera plus tard. Colbert comprit l’importance de l’idée de Riquet. Avec son aide, Riquet commença cette entreprise qui, pour l’époque, était gigantesque. Mais que d’obstacles il eut à surmonter ! Il n’avait pas les titres d’ingénieur et il était l’objet de la jalousie des ingénieurs en titre. Sans cesse il rencontrait leur opposition ; il fut même forcé de faire percer secrètement une montagne que ces derniers avaient déclarée impossible à percer.
Il fit aussi construire de vastes réservoirs où vient s’accumuler l’eau de la montagne : pour cela, il barra avec un mur énorme un vallon où vont de toutes parts se rendre les eaux. De ces réservoirs l’eau jaillit avec un bruit de tonnerre. Elle arrive ensuite au col de Naurouze, et de là, elle redescend doucement vers les deux mers, retenue tout le long de son chemin par des écluses qu’on ouvre et qu’on referme pour laisser passer les bateaux.
Riquet, fatigué par son immense travail et par toutes les contrariétés qu’il avait subies, mourut six mois avant l’achèvement de son entreprise ; mais elle fut continuée et menée à bonne fin par ses deux fils. Plus tard, la France a su rendre justice à Paul Riquet, et on a chargé le célèbre sculpteur David d’Angers de lui élever une statue dans sa ville natale.
Julien avait lu avec attention la vie de Riquet.