dans une école, je ne serai pas le dernier de la classe, allez !
— A la bonne heure ! dit l’oncle Frantz. Le temps de la jeunesse est celui de l’étude, mon Julien, et un enfant studieux se prépare un avenir honorable.
Julien, en attendant le départ du navire qui devait l’emmener sur l’Océan, s’empressa de mettre à exécution la promesse qu’il avait faite à son oncle de travailler avec ardeur.
Il s’installa avec son carton d’écolier et son encrier en corne dans un coin de la chambre, et, d’après les conseils de son oncle qui lui recommandait toujours l’ordre et la méthode, il fit un plan sur la meilleure manière d’employer chaque journée. Il y avait l’heure de la lecture, celle des devoirs, celle des leçons et aussi celle du jeu.
L’heure de la lecture venue, Julien ouvrit son livre sur les grands hommes et se mit à lire tout en faisant ses réflexions ; car il savait qu’on ne doit par lire machinalement, mais en cherchant à se rendre compte de tout et à s’instruire par sa lecture.
I. Quoique Bordeaux soit une ville commerçante avant tout, elle n’en a pas moins le goût des lettres, et c’est près de Bordeaux qu’est né un des plus grands écrivains de la France, MONTESQUIEU.
— Tiens, dit Julien, j’ai vu la rue Montesquieu à Bordeaux ; c’était bien sûr en l’honneur de ce grand homme. Il m’a l’air d’être un savant, voyons cela.
Et Julien lut ce qui suit :
Montesquieu était d’une famille de magistrats et, jeune encore, il entra lui-même dans la magistrature. On appelle magistrats les hommes chargés de faire respecter la loi : ainsi, les juges devant lesquels on