Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/222

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III.   FÉNELON, dont la statue s’élève à Périgueux, est, avec Bossuet, le plus illustre des prélats français et en même temps un de nos plus grands écrivains. Il fut archevêque de Cambrai et précepteur du petit-fils de Louis XIV.

La ville de Cambrai a gardé le souvenir de sa bonté et de sa bienfaisance. En l’année 1709, au moment où la guerre désolait la France attaquée de tous les côtés à la fois, nos soldats étaient dans les environs de Cambrai, mal vêtus et sans pain, car les horreurs de la famine étaient venues s’ajouter à celles de la guerre. Fénelon fit, pour soulager notre armée, tout ce qu’il était possible de faire, ordonnant aux paysans de venir apporter leurs blés et donnant lui-même généreusement tout le blé qu’il possédait.

FÉNELON, né au château de Fénelon, (Périgord) en 1651, mort à Cambrai en 1715. Il fit ses études à l’Université de Cahors, puis à Paris. Ses ouvrages les plus connus des enfants sont Télémaque et les Fables.


— Oh ! le grand cœur, s’écria Julien. J’aime beaucoup Fénelon, et je suis content qu’on lui ait élevé une statue.

RÉSINIERS DES LANDES. — Le pin est un arbre très précieux et qui devrait être plus répandu, car il croît sur les terrains les plus pauvres ; il assainit et fertilise le sol : de plus il est d’un bon rapport (50 fr. en moyenne par hectare). Outre son bois, on tire chaque année du pin la résine. Pour cela, des ouvriers font une entaille au-dessous de laquelle ils placent un petit pot ; la résine sort goutte à goutte et remplit ce pot, qu’il suffit de revenir chercher au bout de plusieurs mois. On devrait par un sage calcul d’hygiène et d’agriculture couvrir de pins une foule de pays incultes, qui, pauvres aujourd’hui, seraient bientôt enrichis et assainis par cette plantation.


IV.   Le département des Landes, voisin de la Gironde, est loin de lui ressembler. C’est l’un des moins fertiles et des moins peuplés de la France, l’un de ceux où l’industrie des habitants a le plus besoin de suppléer à la pauvreté du sol. Il est couvert de bruyères et de marécages, et, en bien des endroits, ne nourrit que de maigres troupeaux de moutons. Pendant longtemps on crut que rien ne pourrait venir dans ce terrain