Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/223

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stérile, mais on a fini par reconnaître qu’un arbre peut y croître et le fertiliser : le pin, qui en couvre maintenant une grande partie et dont on récolte la résine.

C’est dans ce pays, plus pauvre encore autrefois, que naquit, d’une humble famille, un enfant qui est devenu par sa charité une des gloires de la France. SAINT VINCENT DE PAUL est né à Dax. Tout enfant, il gardait les troupeaux. Élevé au milieu de la pauvreté et de la misère, il en éprouva plus vivement le désir de la soulager. Il consacra sa vie entière à secourir les infortunés. C’est lui qui a établi en France les hospices pour les enfants abandonnés.


— Oh ! je le connaissais déjà, ce saint-là, dit Julien, et je l’aime depuis longtemps. Je sais qu’il obtint des richesses et dépensa en un hiver trois millions pour nourrir la Lorraine qui mourait de faim. Mais j’avais oublié où il était né, et je suis bien aise de le savoir.

En même temps, Julien regarda dans son livre une image qui représentait un pâtre des Landes suivant les troupeaux sur des échasses ; car il y a de nombreux marécages dans les Landes, et on se sert d’échasses pour ne pas enfoncer dans la vase. Cette image amusa beaucoup Julien.

UN BERGER DES LANDES. — On appelle échasses deux perches ou bâtons munis d’une espèce d’étrier ou fourchon qui soutient le pied. Elles sont serrées aux jambes par des courroies. Les échasses ne sont pas seulement un jouet d’enfant, les pâtres des Landes et du bas Poitou s’en servent pour marcher dans les marais et dans les sables.


— Peut-être bien, se disait-il, que saint Vincent de Paul, quand il était petit, gardait comme cela ses troupeaux monté sur des échasses. Je suis sûr à présent de ne plus oublier où est né le bon saint Vincent de Paul.



LXXXVIII. — Lettre de Jean-Joseph. Réponse de Julien. — L’Océan, les vagues, les marées, les tempêtes.


Par les lettres, nous pouvons converser les uns avec les autres malgré la distance qui nous sépare.


La veille du jour où le navire devait partir, André reçut une lettre à laquelle il ne s’attendait guère. Il regarda avec surprise tous les timbres dont la poste l’avait recouverte :