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Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/225

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navires non plus. Alors, il faut que je vous explique cela. Imaginez-vous que l’Océan me paraît grand comme le ciel. Partout autour de moi, devant, derrière, je ne vois que de l’eau. Le ciel a l’air de toucher à la mer de tous les côtés, et notre navire avance au milieu comme une petite hirondelle, bien petite, qui paraît un point dans l’air.

Pourtant il est très grand tout de même le Poitou, et on est bien installé dessus. On est même bien mieux que dans un autre bateau où j’ai navigué déjà sur la Méditerranée.

La Méditerranée est aussi une grande mer, mais elle est bien loin de ressembler à l’Océan. Elle n’a point de marées, point de flux et de reflux, comme disent les matelots, tandis que l’Océan a des marées très hautes. J’étais bien en peine de ce que cela signifiait, la marée ; mais j’en ai vu une au port de la Rochelle, où notre navire s’est arrêté un jour, et je vais vous dire ce que c’est.

LA MARÉE BASSE ET LA MARÉE HAUTE. — Le lieu représenté par la gravure est le mont Saint-Michel, près de Granville. C’est un rocher isolé sur les côtes de Normandie ; à marée haute, il est entouré par les flots, à marée basse, les flots l’abandonnent et on peut s’y rendre à pied ou en voiture.


Vous saurez d’abord, Jean-Joseph, que l’eau de toutes les mers remue toujours ; elle n’est jamais tranquille une seule minute, elle danse à droite, à gauche, en haut, en bas, la nuit comme le jour. Seulement la Méditerranée saute sans avancer sur le rivage et reste toujours au même endroit, comme