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II.   Barfleur est un petit port de la basse Normandie, d’où Guillaume le Conquérant, chef des Normands, partit autrefois à la tête de sa flotte pour conquérir l’Angleterre.

A Barfleur naquit, au milieu du dix-septième siècle, l’abbé de SAINT-PIERRE, célèbre pour son ardent amour de l’humanité. Toute sa vie il n’eut qu’un désir, améliorer le sort des peuples, et dans ce but il proposa toutes sortes de réformes.

En 1712, sur la fin du règne de Louis XIV, l’abbé de Saint-Pierre fut témoin des cruels désastres qu’éprouva la France envahie ; rempli d’horreur pour la guerre, il se demanda s’il ne serait pas possible aux nations de l’éviter un jour. C’est alors qu’il écrivit un beau livre intitulé : Projet de paix perpétuelle. Il y soutenait qu’on pourrait éviter la guerre, en établissant un tribunal choisi dans toutes les nations et chargé de juger pacifiquement les différends qui s’élèveraient entre les peuples.

Sans doute nous sommes loin encore de cette paix perpétuelle rêvée par le bon abbé de Saint-Pierre ; mais ce n’en est pas moins un honneur pour la France d’avoir été, entre toutes les nations, la première à espérer qu’un jour les peuples seraient assez sages pour renoncer à s’entre-tuer et pour terminer leurs querelles par un jugement pacifique.

L’abbé de Saint-Pierre passa ainsi toute sa vie à chercher des moyens de soulager la misère du peuple et d’assurer le progrès de l’humanité. C’est lui qui a inventé un mot que nous employons tous aujourd’hui et qui n’était pas alors dans la langue française, le mot de bienfaisance. Il ne s’est pas contenté du mot, il a lui-même donné toute sa vie l’exemple de cette vertu.


III.   Augustin FRESNEL, né dans l’Eure à la fin du siècle dernier, fut d’abord un enfant paresseux ; il était à l’école le dernier de sa classe. Mais il ne tarda pas à comprendre qu’on n’arrive à rien dans la vie sans le travail, et bientôt il travailla avec tant d’ardeur pour réparer le temps perdu qu’à l’âge de seize ans et demi il entrait l’un des premiers à l’École polytechnique.

FRESNEL, né à Broglie (Eure) en 1788, mort en 1827.


Il en sortit à dix-neuf ans avec le titre d’ingénieur des ponts et chaussées. Bientôt, il fut grand bruit dans le monde savant des découvertes faites par un jeune physicien sur la lumière et la marche des rayons lumineux. C’était Fresnel, qui, grâce à ces découvertes, put plus tard perfectionner l’éclairage des phares. Avant