Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/288

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Tout en écoutant l’oncle Frantz, nos enfants suivaient les quais. Le long du chemin ils passèrent devant le joli clocher doré de la Sainte-Chapelle, le Palais de justice, le quai aux Fleurs couvert d’étalages des fleurs les plus variées.

Puis on arriva dans le quartier des Écoles, et l’on vit en passant une foule de jeunes gens qui allaient aux cours de la Sorbonne, du Collège de France, de l’École de médecine, de l’École de droit. Julien s’émerveillait aussi de voir tant de boutiques de livres, avec de belles cartes aux devantures.

André s’arrêta longtemps devant un magasin où l’on fabriquait des instruments de précision : cet art qui lui rappelait son métier l’intéressait. Derrière la vitrine on apercevait les ouvriers au travail, polissant l’acier, limant, ajustant avec une adresse merveilleuse les appareils les plus compliqués. — Oh ! s’écriait André, comme on travaille bien à Paris !

Plus loin on admira des instruments d’optique, longues vues marines, microscopes pour observer les plantes et les animaux invisibles, thermomètres marquant le chaud et le froid, baromètres annonçant le beau temps ou la tempête.

— Mon oncle, disait Julien, c’est donc à Paris qu’on fait tous ces instruments qui servent à la science ?

L’INSTITUT DE FRANCE. — C’est dans ce palais que siègent les cinq grandes Académies dont l’ensemble forme l’Institut de France. On appelle académie une réunion d’hommes illustres dans les lettres, dans les sciences ou dans les arts. Tout le monde connaît l’Académie française qui compta parmi ses membres Bossuet, Racine, Corneille, Boileau et tant d’autres : l’Académie des sciences compta parmi les siens Buffon, Monge, Lavoisier, Fresnel, etc.

— Oui certes, Julien, et nous voici en ce moment dans le quartier savant de Paris. Là est l’Institut de France, où se réunissent les cinq Académies composées des hommes les plus illustres ; là sont les écoles de premier ordre que la France ouvre à ses enfants : l’École normale supérieure, d’où sortent les professeurs qui enseigneront dans les lycées et collèges ; l’École polytechnique, où s’instruisent les officiers qui commanderont les régiments français et les futurs ingénieurs qui feront pour la France des travaux difficiles, ponts, aqueducs, canaux, ports, machines à vapeur. C’est