Mais aussi comme tout le monde travaille à la Grand’Lande ! C’est une vraie ruche où les paresseux ne trouveraient pas de place.
Venez avec moi, nous la parcourrons en quelques instants.
Il est à peine jour sur les coteaux verts de la ferme, mais les coqs vigilants ont salué la petite pointe de l’aurore : à leur voix le poulailler s’éveille ; une trentaine de poules, caquetant et chantant, vont chercher dans la rosée les petits vers qu’a fait sortir la fraîcheur de la nuit. Bientôt la ménagère matinale, la bonne dame Guillaume, elle aussi sera debout. Regardez : sa fille aînée la suit. Adèle est une belle et laborieuse fille qui a déjà quinze ans et demi, et qui, active comme sa mère, court partout où sa présence est utile, à la laiterie, aux étables, au potager.
Le potager, c’est surtout le domaine de l’oncle Frantz. Le voyez-vous qui tire au cordeau des planches symétriques pour repiquer des salades ? L’oncle Frantz est un jardinier de premier ordre. Il a aussi un verger superbe, avec des espaliers que ne renieraient point les horticulteurs de la banlieue parisienne.
Mais voici le pilote Guillaume. Il conduit à l’abreuvoir le joli troupeau de vaches, les juments et leurs poulains. Le vieux pilote a pris tout ce bétail sous sa haute juridiction, et il aime son troupeau comme jadis il affectionnait son navire :