que vous avez remarqué de beau à la foire, et vous allez voir qu’il y a en ce moment à Épinal comme un échantillon des travaux de toute la Lorraine.
— D’abord, dit Julien, je me suis beaucoup amusé à regarder le grand magasin de verrerie ; au soleil, cela brillait comme des étoiles. Et puis, la marchande, d’une chiquenaude, faisait sonner si joliment ses verres ! « Quel fin cristal ! disait-elle, écoutez. » Et en effet, Madame Gertrude, c’était une vraie musique.
— Savez-vous d’où venaient toutes ces verreries, Julien ? Savez-vous où l’on a fabriqué les belles glaces d’un seul morceau où tout à l’heure, devant le magasin, nous nous regardions tous les deux, vous, frais et rose comme la jeunesse qui arrive, moi, ridée et tout en double, comme une petite vieille qui s’en va ?
Julien réfléchit. — Oh ! dit-il, je sais cela, car c’est dans la Meurthe, où je suis né, que ces belles choses se font. Je sais qu’il y a une grande cristallerie à Baccarat.
— Vous voyez qu’on sait travailler en Lorraine ; savez-vous pourquoi on fait tant de verreries chez nous ?
— Oh ! pour cela, non, Madame Gertrude.
— C’est que nous avons beaucoup de forêts ; eh bien, c’est dans les cendres du bois qu’on trouve la potasse, qui, fondue avec du sable sert à faire les verres fins et les glaces.