Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/54

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— Je ne me doutais pas, s’écria Julien, que le bois de nos forêts servit à faire le verre. Mais, dites-moi, Madame Gertrude, d’où viennent donc toutes ces images grandes et petites qu’un marchand avait étalées à la foire, le long d’un mur, et que vous m’avez laissé regarder tout à mon aise ? Je n’en avais jamais vu autant. Toute l’histoire du petit Poucet était là en images, et la Belle et la Bête, et l’Oiseau bleu ! Il y avait aussi de ces soldats qu’on découpe et qu’on colle sur des cartons pour les ranger en bataille sur la table. Il y avait des portraits de grands hommes. C’était bien amusant.

PAPIERS PEINTS. — Pour recouvrir de fleurs et autres dessins coloriés les rouleaux de papier ou de toile, l’ouvrier trempe dans la peinture une planche sur laquelle ces dessins sont gravés en relief ; puis, de la main droite, il appuie cette planche sur le papier ou la toile. Alors les dessins s’impriment comme les lettres d’un sceau sur le papier.

— Mon enfant, tout cela se fabrique ici même, à Épinal. Le papier qu’André a vu faire sera peut-être recouvert de ces dessins coloriés, qui s’en iront ensuite par toute la France pour amuser les enfants. Nos papeteries, nos imageries, nos fabriques de papiers peints pour tapisseries sont connues partout. Nous avons aussi dans notre département la petite ville de Mirecourt, où se fabrique une très grande quantité d’instruments de musique, des violons, des flûtes, des clarinettes, des orgues de Barbarie comme celui qui joue là-bas sur un coin de la place.

— Madame Gertrude, je connais tous ces instruments de musique, car il y a eu à Phalsbourg un concours d’orphéons et de fanfares, et je suis allé entendre les musiciens. C’était très beau, je vous assure. Quand nous serons plus