dix mille âmes située au pied d’une haute colline dans une vallée fertile et verdoyante. Le département de la Haute-Saône, dont elle est le chef-lieu, est peut-être le plus riche de France en mines de fer, et de nombreux ouvriers travaillent à arracher le minerai de fer dans les profondes galeries creusées sous le sol.
André et Julien ne connaissaient personne à Vesoul : là, il n’y avait plus pour eux d’amis ; il fallut payer pour le lit et la nuit, entamer la petite réserve pour acheter à déjeuner, et ne plus compter que sur ses jambes pour faire la route.
Malgré cela, après avoir dormi une bonne nuit, les enfants le lendemain partirent gaîment de Vesoul et prirent la grande route de Besançon. Le soleil brillait : de petits nuages flottaient en l’air à une grande hauteur.
— Nous aurons beau temps ! dit Julien.
— Oui, répondit André, si ces nuages se maintiennent aussi hauts qu’ils le sont à présent.
Les deux enfants espéraient coucher à moitié chemin et arriver à Besançon le lendemain soir. Malheureusement, après quelques kilomètres de marche, ils virent le ciel se couvrir de nuages, André s’arrêta un instant pour observer l’horizon.
Les nuages avaient grossi et s’étaient arrondis comme des balles de coton ; quelques-uns étaient bas et noirâtres.
— Hâtons le pas, Julien, dit André, car les nuages semblent annoncer la pluie.
Bientôt, en effet, les deux enfants sentirent de grosses gouttes. Apercevant un hangar abandonné qui se trouvait au bord de la route, ils s’y abritèrent et attendirent patiemment