Pierrot était un bel et bon animal ; sa robe bai brun, signe de vivacité et de courage, son œil grand, sa tête assez petite et ses reins solides indiquaient que M. Gertal l’avait choisi en connaisseur. Pierrot n’avait jamais été maltraité ; aussi était-il doux et Julien lui-même pouvait en approcher sans danger.
Le cheval fut étrillé et brossé avec soin.
— Voyez-vous, mes enfants, disait M. Gertal, la propreté est pour les animaux ce qu’elle est pour l’homme, le meilleur moyen d’entretenir la santé. — Tout en parlant ainsi, M. Gertal dirigeait l’étrille et la brosse avec courage, et on voyait à chaque coup de l’étrille la poussière tomber abondante par terre, tandis que le poil devenait plus luisant.
— Vraiment, dit le petit Julien, Pierrot comprend sans doute que c’est pour son bien, car il a l’air trop content.
— Oui certes, cela le soulage, et il le sent bien. Vois-tu,