encore vu un si nombreux troupeau ; aussi il s’agitait de plaisir dans la voiture.
— Regarde bien, Julien, s’écria M. Gertal, et observe ce qui va se passer.
— Oh ! dit Julien, je regarde si bien toutes ces belles vaches que je suis en train de les compter ; mais il y en a tant que c’est impossible.
— Ce sont toutes les vaches de la commune réunies en un seul troupeau, dit M. Gertal, et il n’y a pour les conduire qu’un pâtre, appelé le pâtre communal.
— Tiens ! s’écria Julien, qui regardait avec plus d’attention que jamais ; les unes s’en vont à droite, les autres à gauche, celles-là devant ; voilà tout le troupeau divisé, et le pâtre qui ne bouge pas pour les rappeler : à quoi pense-t-il ?
— N’as-tu pas entendu qu’il a sonné de la trompe ? Eh bien, dans le bourg chacun est prévenu par ce son de trompe : on a ouvert les portes des étables, et si le troupeau se divise, c’est parce que chacune des vaches prend le chemin de son étable et s’en va tranquillement à sa crèche.
— Oh ! vraiment, monsieur Gertal, vous croyez qu’elles ne se tromperont pas ?
— Jamais elles ne se trompent ; elles rentrent ainsi tous les soirs ; et tous les matins, à l’heure du départ, il suffit encore