Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/281

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meubles. On saisit un assez grand nombre d’objets à l’usage du vicomte, des titres, des manuscrits, une correspondance très-volumineuse. Mais c’est avec bonheur que le père Tabaret mit la main sur certains objets qui furent soigneusement décrits dans leur ordre au procès-verbal :

1o Dans la première pièce, servant d’entrée, garnie de toutes sortes d’armes, derrière un divan, un fleuret cassé. Cette arme a une poignée particulière, et comme il ne s’en trouve pas dans le commerce. Elle porte une couronne de comte avec les initiales A. C. Ce fleuret a été brisé par le milieu et le bout n’a pu être retrouvé. Le sieur Commarin interpellé a déclaré ne savoir ce qu’est devenu ce bout ;

2o Dans un cabinet servant de vestiaire : un pantalon de drap noir encore humide, portant des traces de boue ou plutôt de terre. Tout un des côtés a des empreintes de mousse verdâtre comme il en vient sur les murs. Il présente sur le devant plusieurs éraillures et une déchirure de dix centimètres environ au genou. Le susdit pantalon n’était pas accroché au porte-manteau, il paraissait avoir été caché entre deux grandes malles pleines d’effets d’habillement ;

3o Dans la poche du pantalon ci-dessus décrit a été trouvée une paire de gants gris-perle. La paume du gant droit présente une large tache verdâtre produite par de l’herbe ou de la mousse. Le bout des