Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/332

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d’hôtel : « Recommandez donc au chef d’épicer davantage cette sauce, une autre fois. » Puis il avait ajouté en aparté : « Bast ! à quoi bon ! » Le soir il avait donné congé à tous les gens de son service, en disant : « Allez vous amuser, allez. » Il avait expressément défendu qu’on entrât chez lui, à moins qu’il ne sonnât.

Le lendemain lundi, il ne s’était levé, lui ordinairement matinal, qu’à midi. Il se plaignait d’un violent mal de tête et d’envies de vomir. Il prit cependant une tasse de thé. Il demanda son coupé ; mais presque aussitôt il le décommanda. Lubin, son valet de chambre, lui avait entendu dire : « C’est trop hésiter, » et quelques moments plus tard : « Il faut en finir. » Peu après, il s’était mis à écrire.

Lubin avait été chargé de porter une lettre à mademoiselle Claire d’Arlange, avec ordre de ne la remettre qu’à elle-même ou à mademoiselle Schmidt, l’institutrice.

Une seconde lettre, avec deux billets de mille francs, furent confiés à Joseph pour être portés au club. Joseph ne se rappelait plus le nom du destinataire, ce n’était pas un homme titré.

Le soir, Albert n’avait pris qu’un potage et s’était enfermé chez lui.

Il était debout de grand matin, le mardi. Il allait et venait dans l’hôtel comme une âme en peine, ou comme quelqu’un qui attend avec impatience une chose qui n’arrive pas.