Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/333

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Étant allé dans le jardin, le jardinier lui demanda son avis pour le dessin d’une pelouse. Il répondit : « Vous consulterez M. le comte à son retour. » Il avait déjeuné comme la veille.

Vers une heure, il était descendu aux écuries et avait, d’un air triste, caressé Norma, sa jument de prédilection. En la flattant, il disait : « Pauvre bête ! ma pauvre vieille ! » À trois heures, un commissionnaire médaillé s’était présenté avec une lettre.

Le vicomte l’avait prise et ouverte précipitamment. Il se trouvait alors devant le parterre.

Deux valets de pied l’entendirent distinctement dire : « Elle ne saurait résister. » Il était rentré et avait brûlé la lettre au grand poêle du vestibule.

Comme il se mettait à table, à six heures, deux de ses amis, M. de Courtivois et le marquis de Chouzé, forçant la consigne, arrivèrent jusqu’à lui. Il parut on ne peut plus contrarié.

Ces messieurs voulaient absolument l’entraîner dans une partie de plaisir, il les refusa, affirmant qu’il avait un rendez-vous pour une affaire très-importante.

Il mangea, à son dîner, un peu plus que les jours précédents. Il demanda même au sommelier une bouteille de château-laffitte qu’il but entièrement.

En prenant son café, il fuma un cigare dans la salle à manger, ce qui est contraire à la règle de l’hôtel.