Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/400

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commença par lui offrir un siège et lui demanda des nouvelles de sa santé. Clergeot donna des détails. La dent était bonne encore, mais la vue faiblissait. La jambe devenait molle et l’oreille un peu dure. Le chapitre des doléances épuisé :

— Vous savez, dit-il, pourquoi je viens. Vos billets échoient aujourd’hui et j’ai diablement besoin d’argent. Nous disons un de dix, un de sept et un troisième de cinq mille francs ; total, vingt-deux mille francs.

— Voyons, monsieur Clergeot, répondit Noël, pas de mauvaise plaisanterie.

— Plaît-il ? fit l’usurier. C’est que je ne plaisante pas du tout.

— J’aime à croire que si. Il y a précisément aujourd’hui huit jours que je vous ai écrit pour vous prévenir que je ne serais pas en mesure, et pour vous demander un renouvellement.

— J’ai parfaitement reçu votre lettre.

— Que dites-vous donc, cela étant ?

— Ne vous répondant pas, j’ai supposé que vous comprendriez que je ne pouvais satisfaire votre demande. J’espérais que vous vous seriez remué pour trouver la somme.

Noël laissa échapper un geste d’impatience.

— Je ne l’ai pas fait, dit-il. Ainsi, prenez-en votre parti, je suis sans le sou.

— Diable !… Savez-vous que voilà quatre fois déjà que je les renouvelle, ces billets ?