Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/500

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et sans écouter un mot de plus il reprit sa course, sautant trois marches à la fois, au risque de se rompre le cou.

M. Daburon, désappointé, hâta le pas.

Dans la galerie, devant la porte de son cabinet, sur le banc de bois grossier, Albert assis près d’un garde de Paris attendait.

— On va vous appeler à l’instant, monsieur, dit le juge au prévenu en ouvrant sa porte.

Dans le cabinet, Constant causait avec un petit homme à figure chafouine qu’on aurait pu prendre à sa tenue pour un petit rentier des Batignolles, sans l’énorme épingle « en faux » qui constellait sa cravate et trahissait l’agent de la sûreté.

— Vous avez reçu mes lettres ? demanda M. Daburon à son greffier.

— Monsieur, vos ordres sont exécutés, le prévenu est là, et voici M. Martin qui arrive à l’instant du quartier des Invalides.

— Tout est donc pour le mieux, fit le magistrat d’un ton satisfait.

Et se retournant vers l’agent :

— Eh bien ! monsieur Martin, demanda-t-il, qu’avez-vous vu ?

— Monsieur, il y a eu escalade.

— Y a-t-il longtemps ?

— Cinq ou six jours.

— Vous en êtes sûr ?