Page:Gaboriau - L’Affaire Lerouge.djvu/583

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La porte d’entrée avait cédé, on crochetait maintenant la porte de l’antichambre.

— Finissons ! râla Noël, il ne faut pas qu’on m’ait vivant.

Et dans un effort suprême, triomphant d’une souffrance horrible, il se dégagea et repoussa Juliette qui alla tomber près du canapé.

Puis, armant son revolver, il l’appuya de nouveau à l’endroit où il sentait les battements de son cœur, lâcha la détente et roula à terre.

Il était temps, la police entrait.

La première pensée des agents fut que Noël, avant de se frapper, avait frappé sa maîtresse.

On sait des gens qui tiennent à quitter ce bas monde en compagnie. N’avait-on pas entendu deux explosions ? Mais déjà Juliette était debout.

— Un médecin, disait-elle, un médecin, il ne peut être mort !

Un agent sortit en courant, tandis que les autres, sous la direction du père Tabaret, transportaient le corps de l’avocat sur le lit de madame Juliette.

— Puisse-t-il ne pas s’être manqué ! murmurait le bonhomme, dont la colère ne tenait pas devant ce spectacle ; je l’ai aimé comme mon fils, après tout, son nom est encore sur mon testament.

Le père Tabaret s’interrompit, Noël venait de laisser échapper une plainte, il ouvrait les yeux.

— Vous voyez bien qu’il vivra ! s’écria Juliette.