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Page:Gaboriau - Le Dossier n°113, 1867.djvu/469

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qu’il devait se trouver mêlé à quelque grave aventure de sa vie ; mais laquelle ?…

M. Verduret, lui, l’homme impassible, avait eu à ce nom un tressaillement nerveux aussitôt réprimé.

— Je vous ai promis de vous le faire retrouver, prononça-t-il ; je tiendrai ma promesse… au revoir.

Il était midi, M. Verduret s’aperçut qu’il avait faim. Il appela Mme Alexandre, et la puissante souveraine du Grand-Archange eut bientôt disposé devant la fenêtre une petite table où prirent place Prosper et son protecteur.

Mais, ni un petit déjeuner fin cuisiné avec amour, ni les huîtres d’Ostende dignes du baron Brisse, ni l’excellent vin pris derrière les fagots ne purent dérider M. Verduret.

Aux questions empressées et câlines de Mme Alexandre, il ne savait que répondre :

— Chut ! chut ! laissez-moi.

Pour la première fois depuis qu’il connaissait le gros homme, Prosper surprenait sur son visage des traces d’inquiétude et d’hésitation, et les exclamations et les lambeaux de phrases qu’il laissait échapper trahissaient des incertitudes.

L’anxiété de Prosper en redoubla au point qu’il osa questionner.

— Je vous ai mis dans un terrible embarras, monsieur ? hasarda-t-il.

— Oui, répondit M. Verduret, terrible est le mot. Que faire ? précipiter les événements, ou les attendre ? Et je suis lié par des engagements sacrés… Allons, je ne sortirai pas de là sans le juge d’instruction ; il faut aller lui demander secours… Venez avec moi.