Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/143

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— C’est du lait d’amandes douces que vous avez dans les veines !

— Et vous, avec votre face rouge, on dirait toujours que vous avez bu !

— Monsieur Gillet !

— Eh bien, monsieur Lambrequin ?

La querelle s’envenime, et le lymphatique Gillet s’élance vers la fenêtre.

— Je vous déclare, s’écrie-t-il, que je veux la fermer.

— Et moi, je vous affirme qu’elle restera ouverte.

Le pauvre Gillet, qui n’est pas le plus fort, retourne tristement à la cheminée qu’il emplit de bois à incendier le ministère.

— C’est dégoûtant, ma parole d’honneur ! murmure-t-il, c’est à donner sa démission.

Et il réendosse successivement tous ses pardessus, tandis que Lambrequin, qui se met en bras de chemise, lui dit d’un ton goguenard :

— Dites donc, si vous voulez ma redingote ?…