Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/156

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

chaise, comme un tailleur sur son établi ; il ne ferait plus, à force de rester assis, des genouillères à son pantalon, ce qui empêche un jeune homme de se produire avantageusement dans le monde.

Enfin dans les beaux jours il vivrait au grand air, et se griserait de soleil dans la campagne de Paris.

— Voilà donc qui est décidé, conclut-il ; je patiente jusqu’à la fin du mois ; je touche mes appointements, et je dis à l’administration : « Tu n’auras pas mes os ! » Avec mes cent francs je me lance dans la haute industrie. Heureusement je n’ai plus beaucoup à attendre. Nous sommes le 29, et c’est après-demain.

LE JOUR DE L’ÉMARGEMENT

Il n’y a que douze jours d’émargement dans l’année administrative, un par mois.

C’est dommage. C’est le seul jour qui offre quelque agrément.

Aussi comme ils soupirent après, les employés de l’Équilibre ! Comme ils comptent avec impatience, à l’instar des écoliers à l’approche des vacances, les heures qui les séparent de ce fortuné moment !