Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/165

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L’ingénue de Grenelle ne se le fit pas dire deux fois.

Elle avait une toilette étrange et singulièrement tapageuse. Un chapeau noir en tulle avec une énorme rose rouge ponceau sur le côté, une robe à trente-six volants et un burnous gris-perle traînant sur ses talons. Tout ce luxe sentait le temple à un quart de lieue, mais Gérondeau fut fasciné.

— Caldas est un scélérat, dit-il tout bas à Nourrisson, ça doit être une femme du grand monde.

— Je le crois, répondit-il, elle sent l’eau de lavande ambrée.

— Oh ! que j’ai eu de peine à vous trouver, monsieur Caldas, fit Célestine en minaudant, j’ai cru que j’allais remporter ma veste. Personne ne vous connaissait ici. Heureusement j’ai rencontré un garçon complaisant qui m’a conduite au chef du secrétariat.

— À M. Le Campion ? fit Romain épouvanté.

— Je crois que oui, un vieux qui a une bonne balle de père noble avec son paravent comme dans Michel Perrin. En voilà un qui a allumé son gaz en me voyant. Faut dire que j’avais soigné mon entrée comme dans le père de la débutante ; je lui ai vendu mon piano, et me voilà.