Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/166

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— Au fait, pensa Caldas, que m’importe ! je m’en vais demain.

Pendant ce commencement d’entretien, Gérondeau, d’habitude si familier avec les dames, était resté debout et découvert.

L’argot des coulisses, que parlait Mlle Célestine, lui imposait, et il croyait y deviner le langage des castes privilégiées où il n’est pas admis.

Mlle Célestine avait fait d’un coup d’œil l’inventaire du bureau. Elle reprit en tutoyant Romain, oublieuse du décorum qu’elle avait arboré d’abord :

— Ça n’est pas d’une gaieté folle, ton bocal ! C’est comme dans Pierrot bureaucrate. En voilà des cartons verts ! Qu’est-ce qu’il y a dedans, des souris ?

— Les souris et les grâces y logeraient, Madame, si vous y veniez quelquefois, soupira Gérondeau.

L’ingénue de Grenelle considéra un instant le gros expéditionnaire, et se penchant à l’oreille de Caldas :

— Il me va, à moi, ce petit père ; il a l’air farce, c’est comme dans Roger-Bontemps. Mais ris donc un peu, tu n’as pas l’air content. J’ai été gentille pourtant, j’espère que je suis exacte.

— Comme une lettre de change, dit Caldas.