Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/176

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La grande tenue, celle du dehors ; la petite tenue, celle du dedans.

Que cette dernière est horrible, grand Dieu !

C’est avec des pincettes, lecteur, que je voudrais te présenter les vieux habits noirs, les redingotes ou les paletots que j’ai vus sur le dos de plus d’un collègue de Caldas.

On ne les brosse jamais, ces fidèles serviteurs.

La poussière, l’encre, les taches s’y entassent d’une année à l’autre, si bien qu’un géologue en friperie pourrait, à ces couches successives, assigner, avec précision l’âge de chacune de ces loques.

Car elles ne s’usent jamais ; les vêtements neufs passent, les guenilles restent.

La plupart des gens de bureau se bornent à déposer chaque matin dans l’armoire aux habits dont est pourvue chaque pièce, leur redingote, leur pardessus, et le haillon qu’ils endossent à la place forme un singulier contraste avec leurs pantalons et leurs gilets quelquefois élégants.

On dirait un alliage de Brummel et de Chodruc-Duclos.