Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/187

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du système administratif, qu’un Alexandre VI sur le trône pontifical n’ébranle les convictions d’un catholique.

Victime d’injustices, il ne s’est jamais plaint, et, ce qui vaut mieux, ne s’est pas trop attristé. S’il en a souffert, il ne s’en prend pas à ses Dieux, il s’en prend au hasard, à l’inconnu, et il reste parfaitement convaincu que la réparation ne peut tarder à venir. Il en est sûr, et il attend.

L’administration sait bien qu’il ne se plaindra pas. C’est l’employé selon son cœur, toujours content, toujours louangeant. Faut-il une victime, c’est lui qu’elle choisit.

Cette vivante contre-partie de M. Bizos est M. Sangdemoy.

Tels sont les deux oracles qu’alla consulter Romain.

— J’ai vingt-cinq ans, leur dit-il, j’ai fait mon droit, et voilà cinq semaines que je suis entré ici.

— Tant pis, dit M. Bizos.

— Tant mieux, dit M. Sangdemoy.

— Vous avez peut-être raison tous les deux, reprit Caldas, mais enfin puisque j’y suis, que dois-je faire ?