Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/249

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— Oh ! si, il attendra dix jours pour vendre mes meubles !

— C’est impossible, je ne saurais plus où reposer ma tête. Attends-moi, je remonte négocier un emprunt.

C’est au riche Gérondeau que Caldas s’adressa :

— Vous voulez deux louis, lui dit l’opulent expéditionnaire, je suis bien gêné dans ce moment-ci, j’ai mis mes boutons de diamant au clou pour payer la différence de mes Nord.

— Pauvre homme ! fit Caldas vexé, je vous plains beaucoup.

— Oui, je suis fort à plaindre, en effet, mais je sais me sacrifier pour mes amis, moi ; j’ai trop bon cœur pour vous laisser dans l’embarras. Asseyez-vous là, faites-moi un billet, et demain je vous apporterai les fonds.

— Comment, un billet, vous plaisantez ?

— Mon petit, voyez-vous, ce n’est pas que je me défie, mais on ne sait ni qui vit ni qui meurt. Si vous veniez à mourir, je pourrais attaquer votre famille.

— Soit, je vais vous donner ma signature, mais il faut de l’argent séance tenante.