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Page:Gaboriau - Les Gens de bureau, Dentu, 1877.djvu/275

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Puis la rosse ; c’était un mauvais cheval qui ne tirait jamais, il succombait bientôt aux mauvais traitements. On tapait, on tapait dessus.

Enfin le bon cheval : il tirait quelquefois, quand il ne pouvait faire autrement, mais il avait toujours l’air de tirer ; il allait d’un train égal, la tête basse, regardant sournoisement le cheval quinteux qu’on rouait de coups, et le cheval emporté qui faisait toute la besogne. Il rentrait à l’écurie sans un poil mouillé. Eh bien ! il était considéré, on lui donnait double ration d’avoine ; il durait dix ans : on ne tapait pas dessus.

Quatre bons chevaux attelés à la malle, et la malle n’aurait pas roulé.

Cette parabole peut s’appliquer à l’administration de l’Équilibre, si ce n’est que jamais elle n’a tué employé de travail. Sa conscience à cet égard ne lui reproche rien.

Donc, à l’Équilibre, on divise aussi les bureaucrates en quatre classes :

L’employé fervent : il a encore le beau feu de ses débuts.

L’employé tiède : il se soucie médiocrement de l’Administration et le laisse voir.

Le mauvais employé : il a jeté son bonnet par-des-