Le déjeuner tirait à sa fin : Gérondeau ouvrait sa cave à liqueurs. Basquin, qui venait de se tailler quelques cure-dents dans un paquet de plumes à quatre francs, arracha Romain à ses sombres réflexions.
— Vous ne dites rien, collègue ; acceptez donc un verre de cognac pour vous égayer !
Caldas se sentit profondément humilié ; mais il ne refusa pas.
Au même instant, le garçon de bureau rentra pour remplir la carafe vidée par le seul Rafflard.
— Avec tout ça, dit Basquin, en trinquant avec le nouveau, nous ne savons pas encore votre nom.
— Je m’appelle Romain Caldas.
Népomucène dressa l’oreille :
— Comment dites-vous, monsieur ? demanda-t-il.
Romain, un peu surpris de cette familiarité, répéta son nom.
— Eh ! j’ai une lettre pour vous, j’allais la rendre au facteur.
Caldas ouvrit de grands yeux, mais il les écarquilla bien davantage en reconnaissant l’écriture paternelle.