Page:Gaboriau - Monsieur Lecoq, Dentu, 1869, tome 1.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rer ces ténèbres où se débattait l’instruction, l’identité du meurtrier.

Quel était-il ?… Qui avait tort ou raison, de Gévrol soutenu par tous les gens du Dépôt, ou de Lecoq, seul de son bord.

L’opinion de Gévrol s’appuyait sur une preuve formidable, l’évidence qui pénètre dans l’esprit par les yeux.

L’hypothèse du jeune policier ne reposait que sur une série d’observations subtiles et de déductions dont le point de départ était une phrase prononcée par le meurtrier.

Et cependant Lecoq n’avait plus l’ombre d’un doute, depuis une courte conversation avec le greffier de M. d’Escorval, qu’il avait rencontré en sortant du Dépôt.

Ce brave garçon, adroitement interrogé par Lecoq, n’avait point vu d’inconvénient à lui apprendre ce qui s’était passé dans la cellule des « secrets, » entre le prévenu et le juge d’instruction.

C’était, autant dire, rien.

Non-seulement le meurtrier n’avait rien avoué à M. d’Escorval, mais il avait, assurait le greffier, répondu de la façon la plus évasive aux questions qui lui étaient posées, et même, à certaines, il n’avait pas répondu.

Et si le juge n’avait pas insisté, c’est que pour lui ce premier interrogatoire n’était qu’une formalité destinée à justifier la délivrance un peu prématurée du mandat de dépôt.

Dès lors, que penser de l’acte de désespoir du prévenu ?…