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Page:Gaboriau - Monsieur Lecoq, Dentu, 1869, tome 1.djvu/221

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XXIII



Longue, étroite, basse de plafond, percée de quantité de petites portes numérotées, comme le corridor d’un hôtel garni, meublée d’un bout à l’autre d’un grossier banc de chêne noirci par l’usage, telle est la galerie des juges d’instruction.

Dans le jour, peuplée de ses hôtes habituels, prévenus, témoins et gardes de Paris, elle est d’une tristesse navrante.

Elle est sinistre, quand elle est déserte, la nuit venue, à peine éclairée par la lampe fumeuse de l’huissier de semaine attendant quelque juge attardé.

Si peu impressionnable que fût Lecoq, il eut le cœur serré en suivant cet interminable couloir, et il se hâta de gagner l’escalier pour échapper à l’écho de ses pas, lugubres dans ce silence.

À l’étage inférieur, une fenêtre était restée ouverte, il s’y pencha pour reconnaître l’état du temps au dehors.

La température s’était singulièrement adoucie. Plus de neige, les pavés étaient presque secs. C’est à peine si