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Page:Gaboriau - Monsieur Lecoq, Dentu, 1869, tome 1.djvu/271

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sonne, surtout ; je cherche. Chupin a-t-il, oui ou non, été prévenu ?

— Oui, à coup sûr.

— C’est donc un fait acquis ! Eh bien ! pour l’expliquer, il faut supposer des intelligences dans la prison ou une visite au parloir.

Il était difficile, en effet, d’imaginer une troisième alternative.

M. Segmuller était très-visiblement troublé. Il parut balancer entre plusieurs partis, puis se décidant tout à coup, il se leva et prit son chapeau en disant :

— Je veux en avoir le cœur net, venez, monsieur Lecoq.

Ils sortirent, et, grâce à cette étroite et sombre galerie qui met en communication « la souricière » et le Palais de Justice, ils arrivèrent en deux minutes au Dépôt.

On venait de distribuer la pitance aux prévenus, et le directeur, tout en surveillant le service, se promenait dans la première cour avec Gévrol.

— Dès qu’il aperçut le juge, il s’avança vers lui avec un empressement marqué.

— Sans doute, monsieur, commença-t-il, vous venez pour le prévenu Mai ?

— En effet.

Du moment où il était question d’un prévenu, Gévrol crut pouvoir s’approcher sans indiscrétion.

— J’en causais justement avec monsieur l’inspecteur de la sûreté, poursuivit le directeur, et je lui disais combien j’ai lieu d’être satisfait de la conduite de cet homme. Non-seulement il n’y a pas eu besoin de lui remettre la