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Page:Gaboriau - Monsieur Lecoq, Dentu, 1869, tome 1.djvu/353

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Lecoq n’était pas resté cinq minutes chez le marchand d’habits ; pourtant, lorsqu’il sortit, Mai et le père Absinthe avaient disparu.

Mais il n’y avait rien là d’inquiétant.

Lorsqu’il avait arrêté avec son vieux collègue le plan de cette chasse à l’homme à travers Paris, le jeune policier s’était évertué à en imaginer toutes les difficultés afin de les résoudre à l’avance.

Or, le cas présent avait été prévu. Si l’un des deux observateurs se trouvait obligé de rester en arrière, l’autre devait le mettre à même de rejoindre, grâce à un expédient emprunté aux aventures du Petit-Poucet.

Il était convenu que celui qui resterait sur la piste de Mai tracerait, de distance en distance, à la craie, sur les murs et sur les volets des magasins, des flèches dont le fer, comme un index tendu, indiquerait au retardataire la route à suivre.

Pour savoir où aller, Lecoq n’avait donc qu’à interroger les devantures des environs.

L’examen ne fut ni difficile ni long.

Sur les volets de la troisième boutique après celle du marchand d’habits, une flèche superbe se voyait, la pointe tournée vers le haut de la rue Saint-Jacques.

Le jeune policier s’élança dans cette direction.

Il se hâtait, dévoré d’inquiétudes.

Ah ! son assurance du matin venait de recevoir un rude choc !

Quel terrible avertissement que cette déclaration du marchand de vieux habits !…

Désormais, c’était un fait acquis : le mystérieux et insaisissable complice du meurtrier avait poussé la pré-