Page:Gaboriau - Monsieur Lecoq, Dentu, 1869, tome 1.djvu/426

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Recommandé au premier Consul par M. de Talleyrand, il débuta dans la carrière administrative par une mission en Suisse, et tant que dura l’Empire, il fut mêlé aux plus importantes négociations.

Dévoué corps et âme à la personne de l’Empereur, il se trouva gravement compromis à la seconde Restauration.

Arrêté lors des troubles de Montaignac sous la double prévention de haute trahison et de complot à l’intérieur, il fut traduit devant une commission militaire et condamné à mort.

Mais il ne fut pas exécuté. Il dut la vie au noble dévouement et à l’héroïque énergie d’un prêtre de ses amis, l’abbé Midon, curé du petit village de Sairmeuse.

Le baron d’Escorval n’a qu’un fils, entré fort jeune dans la magistrature…

Grand fut le désappointement de Lecoq.

— J’entends bien, prononça-t-il, c’est la biographie du père de notre juge… Seulement, je ne vois pas ce qu’elle nous apprend.

Un ironique sourire errait sur les lèvres du père Tirauclair.

— Elle nous apprend, répondit-il, que M. d’Escorval père a été condamné à mort. C’est quelque chose, je t’assure… Un peu de patience, et tu le reconnaîtras…

Il avait de nouveau feuilleté son dictionnaire ; il reprit sa lecture :

Sairmeuse (Anne-Marie-Victor de Tingry, duc de). — Homme politique et général français, né au château de Sairmeuse, près Montaignac, le 17 janvier 1758. La famille de Sairmeuse est une des plus anciennes et des plus illustres de France. Il ne faut pas toutefois la confondre avec la famille ducale de Sermeuse, dont le nom s’écrit par un e.