Page:Gaboriau - Monsieur Lecoq, Dentu, 1869, tome 2.djvu/333

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— Vous ne sortirez pas, s’écria-t-elle exaspérée, je ne le veux pas !… Où allez-vous ?… Rejoindre la sœur de ce jeune homme, que je reconnais maintenant !… Vous courez retrouver votre maîtresse…

Hors de soi, Martial repoussa sa femme…

— Malheureuse, fit-il, vous osez insulter la plus noble et la plus pure des femmes… Eh bien !… oui, je vais retrouver Marie-Anne… Adieu !…

Et il passa…

XXXV


Étroite était la saillie de rocher où avaient dû prendre pied en fuyant le baron d’Escorval et le caporal Bavois.

A son point le plus large, elle ne mesurait pas plus d’un mètre et demi.

Elle était extrêmement inégale, en outre, glissante, toute rugueuse, et coupée de fissures et de crevasses.

S’y tenir debout, en plein jour, avec le mur de la tour plate derrière soi, et devant un précipice, eût été considéré comme une grave imprudence.

A plus forte raison était-il périlleux de laisser glisser de là, en pleine nuit, un homme attaché à l’extrémité d’une longue corde.

Aussi, avant de hasarder la descente du baron, l’honnête Bavois avait-il pris toutes les précautions possibles pour n’être pas entraîné par le poids qu’il aurait à soutenir.

Sa pince de fer logée solidement dans une fente, servit à son pied de point d’appui, il s’assit solidement sur ses jarrets, le buste bien en arrière, et c’est seulement quand il fut bien sûr de sa position qu’il dit au baron :