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même but En 1831, le gouvernement français lui confia la mission d’aller recevoir à San-Francisco les nombreux émigrants que la fièvre de l’or entassait sans prévoyance et sans ressources sur les rivages, californiens. C’était une mission honorable, délicate, presque héroïque. Les difficultés et les périls qu’elle comportait stimulèrent le généreux explorateur.

Il partit, hélas ! pour ne plus jamais aborder !

Avant de s’embarquer, il écrivait à son jeune fils la touchante lettre que voici :


Southampton, le 1er janvier 1852.

« Je t’ai promis hier de t’écrire, mon enfant chéri, et je tiens ma parole en essayant de le faire le plus lisiblement possible.

« Qu’as-tu pensé, mon cher enfant, quand tu as vu que ton papa était parti sans te dire qu’il n’allait plus revenir ?

« C’est la première fois que je t’ai trompé, pauvre cher petit, et ce sera la dernière, car, si je l’ai fait, c’était pour te ménager.

« Songe à ce que j’ai dû souffrir les derniers jours quand je voyais chacun de ces jours s’écouler et que je me disais : je n’ai plus que cinq jours, plus que quatre jours, plus que trois, et enfin quand je me suis dit lundi : ceci est le dernier jour et je vais em-