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bientôt celle qui portait le cavalier et sa mule toucha le bord. La mule y sauta d’elle-même après le cavalier, qui salua de la main en signe d’adieu ceux qui étaient venus l’accompagner, se mit en selle et s’éloigna aux cris plusieurs fois répétés de :

« Adieu ! adieu ! seigneur Morelos. »

Après quoi la barque reprit la direction de l’hacienda, et celle de Costal suivant la même route, l’étudiant en théologie put bientôt mieux apprécier le gracieux aspect de la seconde embarcation et la beauté de celles qui la montaient.

Les draperies de damas de soie ponceau qui couvraient les bancs de la petite chaloupe se repliaient sur les bords et frappaient de tons de pourpre la surface jaunâtre des eaux. En enfonçant dans le lac son aviron peint de diverses couleurs, doña Marianita faisait tomber autour d’elle en riant une pluie d’œillets et de fleurs de grenades détachés de sa coiffure, tandis qu’à l’abri de sa couronne pourpre, doña Gertrudis jetait de temps en temps un humide regard sur l’officier assis à côté de son père.

« Seigneur don Mariano, voici un hôte que j’amène à votre seigneurie, dit Costal en désignant don Cornelio Lantejas.

— Qu’il soit le bienvenu, » répondit don Mariano.

Et tous prirent bientôt pied en face de la porte de l’hacienda, sur le talus que battait la vague.



CHAPITRE VII

L’AMOUR SOUS LES TROPIQUES.


Don Luis Tres-Villas, père de don Rafael, quoique Espagnol, avait été l’un des premiers à comprendre la