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— Eh bien ! s’il échoue ici, son affaire est claire. »

Mais, au moment où le soldat finissait, un petit foc s’éleva sur le beaupré du brick, une voile glissa le long d’un des étais, et le navire, obéissant en même temps au gouvernail, ne tarda pas à virer de bord et à se perdre dans le lointain.

Costal ne s’était pas, trompé. L’officier passager était bien don Rafael Tres-Villas, qui, après un an d’absence, allait porter sur les bords du golfe de Tehuantepec une incurable mélancolie.



CHAPITRE V

L’HOMME AU CABAN.


Pendant qu’échappant à la fois au double danger de se briser sur l’île de la Roqueta ou d’y tomber entre les mains de l’ennemi, le brick espagnol emportait don Rafael dans la province de Oajaca, où nous ne tarderons pas à le retrouver, le vent apportait le bruit d’une canonnade incessante mêlée aux sifflements de l’ouragan.

Ces détonations semblaient partir du fort, du moins autant que l’on en pouvait juger au milieu de la brume qui le couvrait.

Les groupes d’insurgés formés sur le bord de la mer cherchaient en vain à en deviner la cause.

Nous la dirons en peu de mots.

Les vedettes postées sur la plage par ordre de Morelos, après le départ du mariscal et de ses baleinières, avaient aperçu les fusées de signaux tirées par don Hermenegildo pour annoncer la prise de l’île de la Ro-