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que l’enivrement du combat lui permit de reconnaître Lantejas. Eh bien ! Costal est en chasse : il est semblable à ces limiers mal dressés que leur ardeur emporte toujours. Voyez-le ! »

Comme Galeana parlait encore, on put vaguement distinguer une ombre confuse prenant pied sur la plage, puis une autre forme aussi indécise s’élever sur la grève et s’élancer après la première.



CHAPITRE VI

LE PONT D’HORNOS.


L’ardeur avec laquelle l’Indien se mettait à la poursuite de l’homme au caban semblait justifier les suppositions que les insurgés s’étaient plu à faire de ce mystérieux personnage.

« L’avez-vous vu de près ? demandait-on de tous côtés à ceux qui avaient accompagné le mariscal.

— Un instant son capuchon s’est rabattu sur ses épaules, répondit un de ses soldats ; mais il l’a si promptement relevé, qu’à peine a-t-on pu distinguer ses traits.

— Quelle figure a-t-il ?

— Une figure, comme tout le monde.

— Et Costal, qui le poursuit, ne vous a pas dit ce qu’il pensait de l’homme à la bayeta ? reprit un autre soldat.

— Non ; mais ses yeux ont brillé d’une joie qui me fait croire que c’est un prince du sang de la famille royale.

— Ce païen de Costal gagnera une belle rançon, » ajouta un troisième.