Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/335

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— Tiens ! et par quel hasard ? demanda Perico.

— Je vais te le dire, reprit le Zapote avec une merveilleuse impudence ; tu sauras d’abord que le capitaine…

— D’où viens-tu ? demanda Perico.

— Du camp, de l’autre côté de l’Ostuta.

— Le capitaine a donc su que nous poursuivions un royaliste dans ces bois ?

— Comment cela ? demanda le Zapote.

— Figure-toi que nous avons battu ces bois toute la nuit à la recherche de ce coquin ; que, de dix que nous étions, il n’en restait que huit, Suarez et Pacheco ayant été tués, et maintenant, si j’en juge par tous ces cris auxquels nous avons répondu, nous sommes au moins vingt. »

En ce moment, un autre homme se joignit aux trois que le Zapote venait de rencontrer. Un heureux hasard faisait que ces quatre hommes étaient précisément les mêmes qui avaient été chargés par Pépé Lobos de battre la partie du bois voisine de la route de Huajapam, et qui, n’ayant pas rencontré le vieux fourrier Refino, ignoraient par conséquent que le Zapote fût poursuivi comme déserteur.

« Maintenant, reprit celui-ci, que je t’ai dit pourquoi je me trouve ici envoyé en mission par le capitaine avec mon compère don Gaspar, comme je suis très-pressé…

— Le diable m’emporte si tu m’as rien dit de ta mission ! s’écria Perico.

— Parbleu ! une mission secrète comme la mienne ! Allons, adieu, je te le répète, je suis fort pressé.

— Avant de vous en aller, dit un des trois hommes qui étaient avec Perico, dites-nous si vous l’avez rencontré dans le bois.

— Qui ça ? le royaliste que vous poursuivez ?

— Sans doute, l’enragé colonel.