Page:Gabriel Ferry - Costal l'Indien, 1875.djvu/373

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appeler le colonel des colonels, vous respecterez l’envoyé de Morelos, qui est chargé de vous dire que, si vous continuez à déshonorer par d’inutiles cruautés la cause sainte pour laquelle nous combattons en chrétiens sans peur et non en brigands, il vous fera couper en quatre quartiers qui seront exposés aux quatre points cardinaux. »

À cette terrible et insultante menace, les yeux d’Arroyo brillèrent de colère et de rage. Quant à Bocardo, il se troubla et pâlit au nom de Morelos, et le capitaine, effrayé de sa propre audace, mais voulant en profiter avant qu’elle ne s’évanouît, continua :

« Qu’on fasse venir ici le nègre et l’Indien, prisonniers comme moi, et, s’ils ne reconnaissent pas que je suis don Cornelio Lantejas, je consens… »

Arroyo bondit vers le capitaine, et d’une voix sourde :

« Malheur à vous si votre langue a menti ! lui dit-il ; je l’arracherai pour en souffleter les joues d’un imposteur. »

Le capitaine se trouvait lancé à des hauteurs inconnues, et il ne répondit à cette horrible menace que par un superbe sourire.

Une minute après, Clara faisait son entrée dans la salle.

« Qui est cet homme, chien de noir ? gronda le féroce Arroyo.

Le nègre sourit de l’intelligence qu’il allait déployer, et montra ses dents blanches sur sa face noire d’un air satisfait.

« C’est le seigneur don Lucas Alacuesta, parbleu ! » répondit-il.

Arroyo laissa échapper un rugissement de joie, lorsque Clara, pour cette fois trop ponctuel à suivre les ordres du capitaine, eut jeté le nom par lequel il avait remplacé le nom toujours fatal de Lantejas.

« J’en porte encore un autre, reprit-il sans rien perdre de la fierté de sa contenance.