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bres) ; je prendrai encore onze guerriers apaches avec moi.

– Ah ! s’écria Baraja, c’est bien peu. Le trésor est défendu par trois hommes dont deux sont terribles. Jamais leurs carabines ne manquent le but qui leur est offert. »

Un sourire de sinistre orgueil plissa les lèvres de l’étranger.

« Main-Rouge et moi n’avons jamais visé en vain un ennemi, ne vit-on de son corps que la grosseur d’un grain de maïs, dit-il en montrant sa lourde carabine. Le faucon est aveugle et lent auprès de nous deux. »

Les Indiens quittèrent alors le camp incendié des chercheurs d’or. Avec le gros de sa troupe, l’Oiseau-Noir, tout blessé qu’il était, marcha dans la direction du lac aux Bisons. Les deux messagers de ses vengeances prirent une autre route.

L’Antilope se dirigea vers la fourche de la rivière avec dix guerriers pour y chercher les traces des trois chasseurs.

El-Mestizo et Baraja, avec onze autres Indiens, suivirent le chemin qui conduisait au val d’Or, tandis que les derniers débris des chariots tombaient en pluie de feu et s’éteignaient en sifflant dans le sang que la terre n’avait pas encore achevé de boire.



CHAPITRE VIII

DEUX PIRATES DU DÉSERT.


Il a été dit, en commençant ce récit, comment, de la recherche des fourrures et des métaux précieux, il s’était formé dans les bois et les déserts de l’Amérique, de-